Les enjeux du SAGE

Gouvernance – cohérence et organisation du SAGE

Enjeu 1 – Gouvernance – cohérence et organisation du SAGE

Cet enjeu montre l’importance de l’engagement et de la mobilisation des acteurs locaux dans la mise en œuvre du SAGE pour atteindre les objectifs environnementaux et le bon état écologique et chimique des masses d’eau fixé par la Directive Cadre Européenne sur l’Eau. La Commission Locale de l’Eau se donne pour objectif d’organiser la mise en œuvre du SAGE, d’améliorer la gouvernance entre les acteurs et de mettre en place un volet communication, élément central pour sensibiliser un large public face aux problématiques de préservation de la ressource en eau.

Gouvernance – cohérence et organisation du SAGE

Enjeu 1 – Gouvernance – cohérence et organisation du SAGE

Cet enjeu montre l’importance de l’engagement et de la mobilisation des acteurs locaux dans la mise en œuvre du SAGE pour atteindre les objectifs environnementaux et le bon état écologique et chimique des masses d’eau fixé par la Directive Cadre Européenne sur l’Eau. La Commission Locale de l’Eau se donne pour objectif d’organiser la mise en œuvre du SAGE, d’améliorer la gouvernance entre les acteurs et de mettre en place un volet communication, élément central pour sensibiliser un large public face aux problématiques de préservation de la ressource en eau.

Améliorer la qualité de l’eau

Enjeu 2 – Améliorer la qualité de l’eau

La première préoccupation en termes de qualité de l’eau est la contamination par les produits phytosanitaires sur l’ensemble du bassin versant des Deux Morin et dans les eaux souterraines.

Sur le territoire, cette contamination entraîne la non-atteinte du bon état des eaux pour 60% des captages et de nombreuses non-conformités de la qualité de l’eau potable distribuée (plus de 50% de la population en 2006 – source : DDASS 77-51-02).

La contamination par les nitrates, bien que moins généralisée (20% des captages) pose également des problèmes sur certaines masses d’eau du SAGE (Aubetin et Grand Morin aval). Les activités agricoles (majoritairement grandes cultures, et viticulture sur le Petit Morin amont), sont principalement à l’origine d’apports excédentaires en nitrates et pesticides.

Vis-à-vis des produits phytosanitaires, des utilisations non agricoles (entretien des espaces communaux, voiries, jardins particuliers, etc.) contribuent également aux contaminations observées. Les tendances générales sont plutôt à l’amélioration des pratiques mais qui apparaissent insuffisantes (pas d’inversion généralisée de la qualité des eaux souterraines attendue).

En ce qui concerne les autres dégradations de la qualité des eaux superficielles (nutriments : azote et phosphore), celles-ci sont localisées à l’aval du bassin (du Grand Morin et de l’Aubetin), les projets en cours ou réalisés récemment sur les ouvrages d’assainissement collectifs vont réduire significativement les flux. Cependant d’autres sources de pollution, comme les réseaux de collecte défectueux des eaux usées, les dispositifs non conformes d’assainissement non collectif ou les apports des eaux pluviales demeurent peu traitées.

L’objectif à atteindre avec le SAGE est d’assurer les besoins en eau potable et le bon état des eaux.

Restaurer les fonctionnalités des cours d’eau et des milieux associés

Enjeu 3 – Restaurer les fonctionnalités des cours d’eau et des milieux associés

Les cours d’eau du territoire sont composés d’habitats (zones de vie des espèces) dégradés qui limitent le développement et la reproduction des espèces aquatiques.

Le facteur principal de la dégradation du milieu est l’impact des ouvrages hydrauliques cumulé sur la rivière. L’effet « plans d’eau » généré en amont, c’est-à-dire avant les ouvrages, modifie le fonctionnement naturel du cours d’eau. Cela favorise le colmatage et l’envasement du lit de la rivière ainsi que la baisse du débit, le réchauffement et l’évaporation de l’eau lors des fortes chaleurs.

Près de 130 ouvrages sont recensés sur le territoire. Les linéaires les plus impactés par leur présence sont les parties aval du Grand Morin (à partir de la Ferté-Gaucher), du Petit Morin et de l’Aubetin.

Par ailleurs, les ouvrages cloisonnent les populations piscicoles et déconnectent les zones de reproduction des zones de grossissement (3/4 des ouvrages posent des problèmes de franchissabilité).

 

Les aménagements hydrauliques passés (rectification, recalibrage, curage) ont également réduit la diversité naturelle du lit et des berges et ont modifié les cours d’eau. Les secteurs les plus touchés par ces aménagements passés sont les marais de Saint-Gond, l’Aubetin amont et le Vannetin, c’est pourquoi les habitats aquatiques y sont très dégradés.

Les travaux, ouvrages et aménagements des cours d’eau, qui peuvent entraîner des dégradations des milieux aquatiques, sont aujourd’hui encadrés par la réglementation, ce qui permet d’envisager au minimum une stabilité de leur état morphologique (leurs formes) et par conséquent limiter la dégradation des habitats.

La réduction des impacts liés à l’existant demande cependant une importante mobilisation des gestionnaires ainsi que l’adhésion des propriétaires pour mettre en place des mesures correctrices.

A ce jour, des programmes d’entretien régulier de la végétation des berges sont réalisé sur tout le linéaire du Petit Morin, du Grand Morin ainsi que sur l’Aubetin. Cependant, le manque d’actions de restauration des milieux ne suffit pas, pour améliorer la qualité des milieux aquatiques.

L’évolution des programmations actuelles de travaux avec des objectifs plus ambitieux et une vision coordonnée à l’échelle des bassins versants est nécessaire pour atteindre le bon état des eaux demandé par la Directive Cadre européenne sur l’Eau du 23 octobre 2000.

L’objectif poursuivi par le SAGE est de retrouver le fonctionnement naturel des cours d’eau, de restaurer la continuité écologique et la morphologie du cours d’eau pour avoir une gestion pérenne.

Connaître et préserver les zones humides dont les marais de Saint-Gond

Enjeu 4 – Connaître et préserver les zones humides dont les marais de Saint-Gond

Une zone humide est un « terrain, exploité ou non, habituellement inondé ou gorgé d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année » (Article L.211-1 du Code de l’Environnement).

 

Les zones humides ont fortement régressé sur l’ensemble du territoire des Deux Morin et celles qui restent, subissent des pressions fortes, menaçant leur pérennité (assèchement, manque d’entretien, pression foncière, etc.).

Les zones humides rendent de nombreux services à la population (épuration naturelle des eaux, contrôle des crues et limitation des volumes ruisselés, recharge des nappes et soutien des étiages, zone de vie privilégiée pour de nombreuses espèces, etc.). De part, leurs fonctions, les zones humides constituent un patrimoine naturel à protéger. Elles contribuent également à d’autres enjeux du SAGE (inondation, qualité de l’eau, ressource en eau, etc.), ainsi qu’à l’atteinte des objectifs de bon état, principal enjeu de la Directive Cadre sur l’Eau. Leur protection doit donc être assurée, et des mesures de restauration doivent être engagées. La localisation et l’identification de ces zones humides constituent la première étape de leur protection.

 

©SAMGE2MORIN - Marais de Saint-Gond (51)

©SAMGE2MORIN – Marais de Saint-Gond (51)

 

Les Marais de Saint-Gond est la plus vaste zone humide du territoire, et la plus représentative de ces pressions.

Cette tourbière alcaline de 1700 hectares située au niveau de la tête de bassin du Petit Morin, recèle de nombreux habitats exceptionnels avec une faune et une flore d’une importante biodiversité.

La flore présente 23 espèces protégées, parmi lesquelles 4 sont protégées à l’échelon national. Plus de 150 espèces d’oiseaux y ont été recensés et plusieurs espèces (d’odonates, d’amphibiens et d’oiseaux) protégés sont également présentes sur ce site. Les caractéristiques naturelles des marais de Saint-Gond font de ce milieu un lieu unique en France.

 

 

© Conservatoire d'Espace Naturels Champagne-Ardenne - Marais de Saint-Gond (51)

© Conservatoire d’Espace Naturels Champagne-Ardenne – Marais de Saint-Gond (51)

 

Cependant, la surface des marais a fortement régressé en 50 ans (environ 3000 hectares), essentiellement à cause du drainage, de la mise en culture et de l’abandon de l’élevage. Les autres zones humides du territoire sont principalement des formations forestières marécageuses et des prairies humides, associées au réseau hydrographique (dans le lit majeur). Le territoire présente également un important réseau de mares, vestiges des activités passées.

La Commission Locale de l’Eau se donne pour objectifs d’améliorer les connaissances relatives aux zones humides (finalisation et modalités des inventaires de zones humides) afin de les protéger, les restaurer et les gérer.

Prévenir et gérer les risques naturels liés à l’eau

Enjeu 5 – Prévenir et gérer les risques naturels liés à l’eau

Le territoire du SAGE présente une sensibilité vis-à-vis des inondations. Bien que les crues constituent un phénomène naturel de la rivière, la forte réactivité des cours d’eau aux épisodes pluvieux entraine sur le territoire du SAGE une montée rapide des eaux et une submersion de courte durée. Cette accélération des phénomènes de crue peut être causée par des aménagements à l’échelle des cours d’eau et du bassin versant : imperméabilisation des sols, travaux de recalibrage des cours d’eaux, création de digues, disparition des zones humides, drainage des sols, etc. Le territoire est également soumis aux inondations par ruissellement lorsque la capacité d’infiltration du sol est saturée, en particulier dans les zones en aval de pentes relativement fortes. Certains secteurs du territoire du SAGE sont sensibles aux inondations par remontées de nappes. Même si actuellement le risque est moindre du fait d’un niveau bas des nappes, celui-ci n’est pas pour autant à écarter.

Les collectivités territoriales ont entrepris des actions pour maîtriser le risque d’inondations, comme notamment l’entretien des cours d’eau pour enlever et limiter la formation d’embâcle faisant obstacle à l’écoulement de l’eau, l’installation de balises de crues ou l’aménagement de bassins de rétention (fausse rivière). Des Plans de Prévention des Risques Inondation (PPRI) ont été élaborés sur la partie Seine-et-Marnaise du Grand et du Petit Morin, ils permettent de réglementer l’urbanisation en fonction du risque et de préserver les zones d’expansion des crues.

 

© M. RAVET et M. TALMON - Couilly-Pont-aux-Dames : inondations - juin 2016

© M. RAVET et M. TALMON – Couilly-Pont-aux-Dames : inondations – juin 2016

L’enjeu « inondation » est fortement lié au fonctionnement et à la forme des cours d’eau, des berges, de la rectification du lit. Réciproquement, les actions proposées dans le volet milieux aquatiques permettent de contribuer à la réduction du risque inondation.

Les objectifs à atteindre sont la limitation des ruissellements et des apports d’eau artificiels à la rivière dans une optique de solidarité amont-aval, l’amélioration de la gestion des crues et la réduction de la vulnérabilité des personnes et des biens, ainsi que le développement d’un volet communication sur de la gestion et la culture du risque inondation.

Améliorer la gestion quantitative de la ressource en eau

Enjeu 6 – Améliorer la gestion quantitative de la ressource en eau

Si la mise en balance des ressources du territoire et de la satisfaction des besoins ne montre pas de pression quantitative globale, la prise en compte à long terme de la baisse du niveau des nappes et son implication sur les usages et le milieu naturel justifie, pour la Commission Locale de l’Eau, d’intégrer des actions spécifiques au SAGE. La recherche d’économie d’eau doit être encouragée afin de diminuer la pression sur les ressources, notamment en période d’étiage (période du niveau d’eau le plus bas). Par ailleurs, un approfondissement des connaissances permettrait d’affiner la gestion quantitative des ressources. Enfin, la forte interaction entre le niveau des nappes et le fonctionnement des cours d’eau et zones humides, notamment au niveau de la zone remarquable des marais de Saint-Gond, mérite une attention particulière. La Commission Locale de l’Eau se donne pour objectifs d’améliorer la connaissance du fonctionnement des nappes d’eaux souterraines, de promouvoir une gestion efficace et économe de la ressource en eau et de garantir un niveau d’eau compatible entre la protection des marais de Saint-Gond avec les usages agricoles.

Concilier les activités de loisirs liées à l’eau entre elles et avec la préservation du milieu naturel
©SMAGE-2-Morin–Jouy-sur-Morin–Grand-Morin–Journée-de-nettoyage-2019

©SMAGE-2-Morin–Jouy-sur-Morin–Grand-Morin–Journée-de-nettoyage-2019

Enjeu 7 – Concilier les activités de loisirs liées à l’eau entre elles et avec la préservation du milieu naturel

Les loisirs liés à l’eau les plus représentés sur le territoire du SAGE sont la pêche de loisirs en eau douce et le canoë-kayak. Une douzaine d’associations de pêche sont présentes sur l’ensemble du territoire, comptant au total près de 2000 pêcheurs. Les parcours de pêche sont présents sur le Grand Morin, le Petit Morin et l’Aubetin. La pêche de loisirs se pratique également sur des étangs, notamment dans les marais de Saint-Gond. Les associations agréées de pêche contribuent à l’entretien des berges des cours d’eau sur les parcours, lorsqu’ils sont détenteurs des droits de pêche.

 

©SMAGE 2 Morin – Mouroux – Grand Morin – 2019

©SMAGE 2 Morin – Mouroux – Grand Morin – 2019

 

Cinq clubs de canoë-kayak sont présents sur le territoire du SAGE et comptent environ 160 kayakistes licenciés. A cela s’ajoutent de nombreux pratiquants occasionnels. La pratique de l’activité se concentre sur la moitié aval du Grand et du Petit Morin. Cette activité nécessite sur les parcours pratiqués une libre circulation de la rivière qui n’est pas toujours assurée (chaine en travers de la rivière, problème de franchissabilité des ouvrages, etc.). Des problèmes de sécurité et de manque de signalisation des dangers et des voies à emprunter sont rencontrés au passage de certains ouvrages.

Des conflits d’usages ont été constaté entre la pratique de ces deux activités, ainsi qu’occasionnellement entre certains propriétaires et des kayakistes insuffisamment encadrés par les loueurs. Toutes ces activités nautiques sont dépendantes à la fois de la qualité des eaux et de la quantité. Le développement des différentes activités nautiques (notamment la pêche et le canoë-kayak) dans le respect des milieux aquatiques, est liée à la fois à la restauration des milieux aquatiques, à l’accès à la rivière, à la sensibilisation ainsi qu’à la communication entre ces différentes activités. Les activités de loisirs sont également des outils de mise en valeur de l’environnement et des vecteurs de sensibilisation à l’environnement. Pour concilier les activités nautiques entre elles tout en préservant les milieux naturels, la Commission Locale de l’Eau se donne pour objectifs de limiter l’impact des activités de loisirs sur le milieu naturel et de coordonner la pratique des différentes activités de loisirs liées à l’eau.

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